Et nous revoici
de retour sur le blog.
Avant toute
chose, je voudrais remercier tout le monde pour votre support. De nouveau nous avons eu plusieurs messages
très rapidement.
Sincèrement
j’aurais préféré ne pas devoir recommencer mais le sort en a décidé
autrement. Nous avons une nouvelle
épreuve qui se présente a nous qui nous rendra encore plus forts. On s’était
habitue a notre petite routine, et voici que nous devons faire face a la
réalité de la maladie qui n’est pas toujours facile a affronter.
D’abord petit
résumé de la situation de Florian durant ces derniers mois.
Comme vous savez
tous, il est retourne a l’unif. en aout.
Il est dans une maison avec plusieurs copains qui sont super sympas. Il continue ses cours d’ingénieur en
physique. Et bien sur comme s’il n’avait
pas assez a faire, il travaille dans un irish pub en tant que “busser”. Pour les ignorants comme moi, le “busser”
débarrasse les tables, met les tables, veille a ce que les verres soient
remplis d’eau,….
Bref un travail de tout repos. Et non il m’a assuré qu’il n’avait pas été
engagé à cause de ses cheveux roux.
Cote chimio, il a
une chimio par mois, avec la plupart du temps des ponctions lombaires. De plus il doit prendre tous les jours de
pilules de chimio.
Jusque il y a un
mois, tout allait bien. A ce moment, il
a commence a se plaindre de maux de ventre, de nausées, et vomissements.
La semaine dernière,
il avait un peu de température et toussait : typique d’un gros rhume. Il a pris les médicaments classique pour la bonne
petite crève et vendredi dernier cela allait mieux. En plus son médecin lui avait dit d’arrêter
sa chimio par pilules pour guérir ses maux de ventre. Effectivement cela a marché et il se portait
bien mieux et n’avait plus de problèmes de ventre. Il a étudie et travailler le weekend et a
passe tous ses examens. Il avait des examens toute la semaine dernière et le
dernier (math vraiment complique) était lundi.
Lundi soir (10/11/14) il a commencé à avoir de nouveau de la
température.
Mardi matin encore température, 39C, il me téléphone a 7h00
du mat, qui était un jour de congé pour nous (11 novembre). Comme il devait aller a Strong le lendemain pour
sa chimio, son médecin lui a dit de venir de toute façon pour voir ce qu’il
avait et qu’il n’aurait pas sa chimio.
Toute la journée j’ai suivi son évolution qui n’était pas fameuse, il était
au fond de son lit. Mais comme toujours,
il me répond que tout ira bien. Le soir
il était a 40C, et nous avons décidé d’aller a Strong aux urgences.
Mais voilà, nous
sommes aux US et les distances entre les différents villes d’une même région ne
sont pas celles de la Belgique. Donc a 22h00
je pars en direction de Buffalo : 2h30 de route. J’arrive en temps record même si Florian m’a
appelé a minuit pour voir ou j’étais, sa température montait encore. Chargement éclair de Florian dans la voiture
et a minuit et demi, départ en direction de Rochester : 1 heure de
route. Ses copains ont pris soin de lui comme
des chefs et lui avaient préparé son petit sac avec tout son nécessaire pour
combattre la fièvre. Kudos a tous ses
colocataires.
Durant le trajet, j’ai du mettre l’air conditionne a
fond dans la voiture a la demande de Florian pour le garder au frais. Pour rappel a tous, nous sommes dans l’upstate
NY et il commence a faire un peu froid, nous avons eu de la neige hier et
aujourd’hui alors que mardi durant la journée il faisait 19C.
Bref j’avais le
nez gelé mais que ne ferait on pas pour ses enfants.
Arrivée a
Rochester aux urgences a 1h30. Comme
toutes urgences, c’est la cours de miracles.
De plus avec l’Ebola, c’est un véritable interrogatoire pour être
sure que l’on a pas voyage a l’étranger.
A ce moment,
Florian n’en pouvait plus, il était épuisé. Assez rapidement nous pouvons check
in : des que l’on a prononce le mot fièvre (qu’ils ont pris directement et
qui était effectivement a 40C) accompagne de Leucémie, donc fièvre
neutropenique, nous avons été diriges en express vers le « critical care
unit » ou on l’a installe dans une « chambre » séparée. Avant 2h30 du matin, ils avaient fait tous
les tests, radio, prise de sang pour déterminer ce qu’il avait : pneumonie
atypique, repartie dans tous les poumons plutôt que localisée dans une
partie du poumon. Ils lui ont donne
directement des antibiotiques, des antidouleurs par intraveineuse, et du paracétamol
pour descendre sa fièvre. Florian était épuisé. Il avait mal partout : muscles, os, tête. Il avait des lancements a l’endroit de sa
ponction lombaire dans sa colonne vertébrale.
Pour ma part, j’étais
assise sur ma petite chaise en plastique.
J’ ai appris que c’était possible de piquer un petit somme de 10 min
assis sans tomber sur le cote. Ce jour la,
j’avais termine le parquet et plinthes dans une des chambres des enfants,
repeint les murs, placards en plus des toutes les habituelles taches ménagères
d’une bonne mère de famille. Bref je
n’avais pas chômé et je m’étais levée assez tôt. Aller dormir tôt ce jour la aurait été
apprécié.
Finalement vers
6h00 du matin, ils nous disent qu’ils attendent qu’un lit se libère dans le
cancer center ou il va toujours. A 8h00,
il est transféré dans une chambre de transition en attendant que l’autre se
libère. Sa fièvre était toujours élevée
et il tremblait comme une feuille morte, impossible a contrôler.
Mercredi matin, il est finalement transféré vers une des
chambres habituelles du cancer center.
Ils prennent soin de lui et lui placent toutes les sondes nécessaires. Florian commençait à avoir des difficultés à
respirer comme s’il avait de l’asthme. Même
parler devenait difficile. Il devait s’arrêter
a chaque mot. Quand il toussait, c’était
comme s’il suffoquait. Il lui ont donne
un masque a oxygène mais au fur et a mesure de la journée, il devait augmenter
le concentration en oxygène. Son taux
cardiaque était assez haut aussi. Bref
c’était comme si il venait de nager son 200 m papillon en permanence. Toute la journée, plusieurs docteurs et leur
équipes sont venus le voir : hématologiste, pulmologue, soins intensifs,
maladie infectieuse,…. Ils lui ont fait
un CAT scan. Il y a un des médecins (que
Florian n’appréciait pas vraiment) qui lui a dit qu’il ne s’attendait pas du
tout a ce qu’ils ont vu avec le CAT scan.
C’était bien plus grave que sur la radio. Pas très psychologue !!! Enfin c’est seulement
un parmi une vingtaine de docteurs.
Florian était très stresse le mercredi avec ses problèmes de
respiration, cette annonce ne l’a pas vraiment aide. Il avait des sondes pour mesurer son oxygène
et son taux cardiaque. Chaque fois qu’il
voyait que les chiffres étaient pas trop bons ou que l’alarme sonnait, il
stressait encore plus et sa respiration ne s’arrangeait pas.
Finalement le
soir vers 22h00, ils ont décidé de le transférer au soins intensifs et de lui
pratiquer un intubation trachéale afin
de le brancher sur respirateur artificiel.
Son taux d’oxygène n’était pas assez élevé et ses organes risquaient de ne
pas recevoir assez d’oxygène. Ils
parlent de syndrome de détresse
respiratoire aiguë. (ARDS en
anglais). Il s’agit d’une réaction du
corps suite a l’infection. Ses poumons sont remplis d’inflammation et l’échange
en oxygène avec le sang ne se fait plus bien. Désolée pour l’explication un peu
simpliste que les professionnel medical qui me diront que ce n’est pas vraiment
correct.
Vers minuit, 3 médecins
poussent son lit à travers tout l’hôpital (on peut y faire des kilomètres) pour
aller du cancer center jusqu’au soins intensifs. D’habitude c’est la responsabilité du service «transportation» mais dans ce cas
c’était le responsable de l’unité soins intensifs en personne qui la escorte.
Ils l’ont
emmené dans sa chambre et ont tout préparé pour l’intubation. Il ont bien
explique a Florian ce qu’ils allaient faire. Nous avons dû quitter la chambre
et aller attendre dans une salle d’attente.
Kirsten, la copine de Florian était avec moi.
Apres 2 heures,
ils sont venus nous chercher et tout avait été correctement.
Il était sous
respirateur artificiel, c’est évidemment un choc de le voir de cette
façon.
Ensuite ils ont
voulu place une aiguille dans son artère au niveau du poignet pour pouvoir
mesurer exactement le taux d’oxygène dans son sang. De nouveau retour dans la salle d’attente
durant 2 heures. Cela a dure super
longtemps et en plus il n’ont pas réussi a insérer le cathéter dans ses artères.
Ils avaient essayé dans les 2 bras.
Visiblement les artères peuvent se contracter et rendre l’insertion de
l’aiguille très difficile. Depuis le début
de la maladie de Florian, c’est un véritable challenge de lui mettre une
intraveineuse. D’habitude il faut
demander a plusieurs personnes pour y arriver.
A ce moment il
était environ 6h30 du matin le jeudi matin. Apres ma deuxième nuit blanche, je
suis vite aller prendre une douche et me reposer une petite heure de façon a
revenir pour voir les médecins vers 9h00.
Jeudi matin donc, nous rencontrons toute l’équipe de soins
intensifs spécialisée en pulmonaire. Tous des gens très compétents comme
toujours, ils nous ont expliqué que l’état de Florian était sérieux et qu’il
préférait le mettre dans le coma afin qu’il ne s’épuise pas en toussant et en
bougeant. En effet, il toussait beaucoup et on voyait que le tube le dérangeait
(un peu normal). En plus d’un
anesthésiant, ils mettent un paralysant pour qu’il ne puisse pas bouger. De cette façon aussi ils peuvent contrôler a
100% sa respiration et Florian ne va pas à l’encontre du respirateur. Ils
essayent toujours de l’endormir juste assez pour qu’il ne se rende pas compte
qu’il est paralyse car cela peut être vraiment effrayant de ne pas pouvoir
bouger s’il était conscient . D’un autre
cote ils ne veulent pas l’endormir de trop car ce n’est pas bon a long terme
non plus. Bref encore un autre paramètre
a surveiller.
Apres toutes les
explications, ils ont décidé de placer ce cathéter dans son artère a son
poignet, l’équipe de jour a réussi. Ils
ont également place un autre cathéter dans son artère carotide afin de pouvoir
utiliser 3 lignes pour injecter les différents médicaments. Il avait déjà son mediport mais elle n’a que
2 entrées. J’ai compte, il est branche a
15 tuyaux !!! Il y a aussi les fils électriques avec les senseurs pour
mesurer tellement de paramètres. Ils ont
également insérer un tube pour le nourrir a travers son nez. Cela a été de nouveau toute une opération qui
a duré toute la journée. Le tube faisait des tours dans son estomac et n’allait
pas à la bonne place. Ils ont ressaye a
trois reprises. A chaque fois il faut prendre un radio pour voir ou se trouve
le tube et pour vérifier qu’il prend le bon chemin.
C’est comme cela
que nous avons fait la connaissance d’un hongrois qui prenait les radios, il a dû
en prendre au moins une dizaine avec son appareil portable. Le type avait envie de parler de la bonne
vieille Europe qui lui manquait tellement. Bref on a bien rigole en partageant
nos histoires similaires d’intégration a la culture américaine : respecter
les aires de baignades et ne pas aller 1 mètre au-delà des bouées, ou ne pas
mettre son Speedo et poser sur plage comme un Adonis.
Bref on a bien
ri.
A 23:30, j’ai été
cherché Raphael a l’aéroport de Rochester. Il est directement venu de
Raleigh et reste ici 5 jours.
Cette nuit-là a
été assez calme comparée au deux précédentes, j’ai enfin pu dormir quelque
heures sur le canapé lit qui est dans sa chambre. D’apres Raphael qui dormait dans le fauteuil
style Lazy boy, il parait que je ronfle et que je n’ai rien entendu lorsque l’hélicoptère
a atterri juste au-dessus de la chambre de Florian.
Vendredi ils ont diminué certains médicaments
qui favorisaient l’échange d’oxygène avec le sang dans les poumons. Ils ont
fait aussi un bronchoscopie pour aller prélever du liquide dans ses poumons et
faire des analyses pour comprendre d’où vient l’infection. En même temps ils ont pu voir de quoi avait
l’air ses poumons et visiblement ce n’était pas trop mauvais. Puisqu’il faut faire des cultures pour
identifier la bactérie ou le fungus, cela peut prendre plusieurs jours avant
que l’on ait des résultats.
Apres la
bronchoscopie ils ont diminué les médicaments paralysant pour qu’il reprenne de
lui-même sa respiration. Il a commencé a
être un peu plus conscient et a pouvoir
bouger de plus en plus, tout étant relatif.
Durant la nuit il
essayait de s’asseoir, il fallait le retenir pour être sur qu’il n’arrache pas
son tube.
Vendredi nous
avons aussi fait la connaissance d’un nettoyeur qui venait du Burundi et qui
était très content de parler français. Inutile de dire qu’il repassait au meme
endroit 20 fois avec son mop.
Le vendredi soir,
Jacques et Raphael sont restes avec lui car je suis rentrée en vitesse pour le
sleep over de Marie-Laure et son équipe de tennis qui se faisait a la
maison. Assez intéressant de voir les séances
de vernis a ongles, de coiffure, de karaoke, …. Bref elles ont dormi un petit
peu, l’ensemble du basement n’était qu’un grand matelas.
Tout ce temps
Kirsten est restée a Strong avec nous pour le soutenir.
Samedi ils ont principalement stabilise les différents paramètres. Ils ont remplacé le sédatif par un autre qui
est moins hallucinant. Le soir il continuait
toujours à se relever a moitié inconscient. C’est un peu difficile de savoir ce
qu’il comprend, ce dont il se souviendra, mais on essaye de communiquer le plus
possible même si c’est juste pour le rassurer et lui dire que l’on est là. Souvent on lui pose une question, d’abord il
faut être sur de la poser avec une réponse oui ou non mais parfois il nous
répond en haussant les épaules.
Dimanche, les médecins sont passés, tout ce passe toujours bien. J’ai eu la confirmation que plus ils passent tard
le mieux c’est. Ils commencent par les
nouveaux venus, ensuite les cas les plus graves et puis les autres. Ils sont passés vers midi, donc c’est bon
signe. Ses globules sont un peu bas mais
cela ne les inquiète pas trop. Maintenant il faut que ses intestins se
remettent en route et tout est bon.
Comme je l’ai dit depuis le début a Florian et Raphael, il s’agit
toujours de plomberie : on injecte du liquide pour augmenter la pression,
on injecte des produits pour réduire la taille des vaisseaux pour augmenter la
pression, la même chose pour le volume d’air, et je passe les détails à propos
des mesures du contenu de son estomac.
Autre fait intéressant
que je viens d’apprendre aujourd’hui, la taille déployée des poumons a la
taille d’un terrain de basket.
J’avais appris
énormément a propos du sang au moment de sa leucemie et maintenant je parfais
ma formation sur les poumons et les infections.
Bref j’en apprends tous les jours.
Donc en resume,
apres cette longue tartine, tout suit son cours, il est sur la bonne pente mais
cela prendra du temps, il faut rester patient. Baby step comme ils disent
ici.
MERCI Nath pour " cette longue tartine" comme tu dis .
ReplyDeleteMême si on n'est pas médecin, cela nous permet de mieux comprendre la situation de Florian . Il est apparemment entre de bonnes mains et donc maintenant il vous faut de la patience ....
COURAGE et essayez de vous reposer un peu quand c'est possible
BIG KISSES à tous , et on continue à envoyer "nos ondes positives " . Je dois dire que la télépathie fonctionne très souvent pour moi .
Bonne fin de WE
Wivine
Formidable!
ReplyDeleteMerci Nathalie,
Bravo à vous tous autour de Florian.
Quelle chance il a!
... Je pensais que "strong" désignait le retour à la dose forte, mais je vois que c'est tout simplement le nom de l'hôpital.
Je continue, avec tous ceux qui veulent, à penser à vous et jusqu'à son complet rétablissement, à faire de vraies prières (ce que Wivine appelle des 'ondes positives', ça marche).
Jean-Marc